Le concours IFD est un concours annuel inauguré au printemps 2013 dont le but est de promouvoir l’excellence en matière de reddition de compte en développement durable auprès des entreprises canadiennes. Il est réalisé en collaboration avec des étudiants de niveau universitaire qui constituent un jury. Pour cette 4e édition, une équipe d’étudiants de HEC Montréal a été encadrée par Samuel Sponem, professeur agrégé et titulaire de la Chaire internationale CPA de recherche en contrôle de gestion. Kim Bérard, étudiante à la M. Sc. en économie financière appliquée et Marcouf Collin, étudiant au B.A.A. en finance et développement durable, témoignent de leur expérience.

De gauche à droite : Renaud Deschâtelets-Lussier, M. Sc. Économie financière appliquée; Joseph Hagler, B.A.A. Finance et développement durable; Marcouf Collin, B.A.A. Finance et développement durable; Camille Crueghe, M. Sc. Finance; Kim Bérard, M. Sc. Économie financière appliquée; Jean Stora, B.A.A. Logistique et développement durable et Samuel Sponem, Professeur agrégé et titulaire de la Chaire internationale CPA de recherche en contrôle de gestion.

Qu’est-ce que l’IFD et en quoi consiste le concours?

Marcouf C. : L’IFD, c’est l’Initiative pour la finance durable. C’est une ONG montréalaise qui rassemble plusieurs professionnels de la finance responsable. L’IFD a plusieurs membres bénévoles motivés à organiser ce concours et d’autres activités pour valoriser les rapports de développement durable et promouvoir les entreprises qui les font bien.

Kim B. : Le concours est lancé par l’IFD qui nous recrute comme jurys afin d’analyser les rapports de développement durable dans notre secteur. Nous avions trois secteurs à analyser : le transport, les énergies renouvelables et la transformation des ressources. Puis on a sélectionné les entreprises qui réussissent le mieux selon certains critères d’évaluation fournis par l’IFD et à cela, on pouvait en ajouter d’autres.

Quelles étaient vos motivations à faire partie du jury?

Marcouf C. : Le concours cible exactement les domaines qui m’intéressent; la finance et le développement durable. Les investisseurs responsables veulent se faire une idée de la performance de l’entreprise et de son implication à long terme. Évaluer ces rapports et avoir un aperçu de leur mise en forme va probablement me servir plus tard. C’est une occasion qu’on n’a pas à l’École.

Kim B. : Mes motivations sont semblables. Comme je n’avais jamais lu un rapport de développement durable durant mon baccalauréat en finance, c’était l’occasion de voir les efforts qui sont faits, mais aussi les critères importants à analyser pour le concours. C’était aussi une opportunité pour conscientiser les gens en finance, car l’aspect environnemental est de plus en plus important pour les compagnies.

Avez-vous rencontré certaines difficultés?

Kim B. : Le travail d’équipe et réussir à se voir constituait un défi; nous étions six personnes inscrites dans différents programmes d’études avec des horaires différents. Mais sinon, l’entente entre les membres de l’équipe était bien!

Marcouf C. : Une difficulté était d’utiliser les mêmes critères d’évaluation pour différentes entreprises. Par exemple, en transformation de ressources, on a comparé Bombardier qui fait des avions avec Methanex qui fait de l’engrais. C’était un peu compliqué, mais on s’est bien débrouillé.

Qu’avez-vous appris au travers de cette expérience?

Kim B. : Dans notre société actuelle, c’est de plus en plus important pour les entreprises de faire des rapports de développement durable. Mais ce n’est pas quelque chose qu’on nous enseigne ou qui est régularisé et dans l’évaluation d’entreprises, on n’en tient jamais compte.

Marcouf C. : Tout à fait. On peut aussi voir que certaines entreprises produisent des rapports pour faire du marketing. Le rapport est très beau, mais il n’y a aucun contenu : 50 pages sans vraies données, sans projets vers l’avenir. Tandis que d’autres entreprises ont un très beau rapport, une très bonne mise en forme incluant des données pertinentes pour les investisseurs et en plus, on voit qu’il y a un effort et des objectifs fixés et tournés vers l’avenir. On voit qu’il y a une palette de différents types de rapports. C’est très intéressant de voir ces nuances.

Quels conseils donneriez-vous à de futurs participants?

Marcouf C. : S’assurer d’avoir suffisamment de temps pour pouvoir être capable de refaire une deuxième analyse au besoin et bien aligner les critères d’évaluation entre les membres de l’équipe de notations.

Kim B. : Porter beaucoup d’attention sur l’analyse et prendre des commentaires pour justifier les notes. Comme le concours devient de plus en plus populaire, il attire l’attention des compagnies qui veulent savoir pourquoi elles ont eu telle note à tel critère.

Marcouf C. : Et quand vient le temps de présenter son évaluation devant les professionnels, il ne faut pas hésiter à donner son avis.

Kim B. : Parce que les professionnels se déplacent pour nous écouter et ils reconnaissent notre travail. Pour eux, on est là pour leur donner des conseils.

Propos recueillis par Stéphanie Rioux-Wunder